dimanche 14 février 2010

Université de Cergy-Pontoise le 12 février 2004

Jeudi 12 février 2004, Chênes 2, salle 217, Université de Cergy-Pontoise; RER : Cergy-Préfecture ou autoroute A15 sortie 9

Université de Cergy-Pontoise – Centre de recherche « Texte/Histoire »
Séminaire dirigée par Christiane Chaulet-Achour : « La Violence II : États et effets » (séance du 12 février: 16 heures-18heures 30)


Nicoleta Manucu (école doctorale)
Serge Martin (IUFM de Versailles, Centre de Cergy)


Ghérasim Luca
La force amoureuse des poèmes contre la violence des instrumentalismes langagiers


L’exposé montrera un itinéraire d’écriture qui trace « la voix silanxieuse » et néanmoins non dépourvue de « violence » discursive (bégaiement, tournoiement, emportement, etc.) d’un poète d’origine roumaine écrivant l’essentiel de son œuvre en français avant de se suicider dans la Seine (1913-1994). Le fascisme roumain, l’extermination des juifs d’Europe puis le totalitarisme de Ceaucescu, mais également la condition faite à l’exilé en France, autant de violences avec lesquelles l’écriture doit faire tout contre dans et par le langage.
Luca semble avoir trouvé sa voix dans le chaos du monde en inventant des formes de langage et de vie qui font face, du cœur même de l’activité langagière du poème, à toutes les violences. Nous nous proposons de chercher le spécificités de cette voix « violente » des poèmes de Luca.
S’il y a toujours « la guerre dans le langage » (Mandelstam), elle implique toutefois de dissocier les violences. La violence de Luca ne consiste pas à « maltraiter la langue française » ou à « représenter presque uniquement la violence » ainsi que la doxa critique caractérise presque toujours tout poète « d’avant-garde ». Ni psychopathe dangereux, ni manipulateur mensonger, un poète comme Luca dérange surtout parce qu’il engage une critique de la violence dans et par le langage, donc une critique de la relation (les « origines », les « appartenances »…) et en particulier de la relation amoureuse.
Il s’agit donc pour nous de bien dissocier la force critique amoureuse des poèmes et la violence aveugle des instrumentalismes langagiers. Bref, il s’agit aussi d’offrir un aperçu sur l’histoire langagière du terrible XXe siècle : les poèmes d'amour seraient " politiques " !

Nicoleta Manucu est doctorante à l’UCP (thèse en cours sous la direction de Emmanuel Fraisse : « Avant-gardes littéraires et artistiques : aspects de la modernité dans les relations franco-roumaines ») et a publié des articles en roumain (iconologie et littérature).


Serge Martin enseigne à l’IUFM de Versailles (centre de Cergy). Il a soutenu sa thèse à l’UCP (« Langage et relation. Anthropologie du sujet amoureux et poésie contemporaine »). Il a publié ouvrages et articles en poétique et en didactique de la littérature. A paraître en avril :
L’Amour en fragments. Critique de la relation poétique (Artois Presses Université) préfacé par Daniel Delas. Il est écrivain sous le nom de Serge Ritman.


Responsable : Centre de recherche "Texte/Histoire"

Adresse : Université de Cergy-Pontoise Département de Lettres modernes 95011 Cergy cedex

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