dimanche 16 février 2014

Les travaux en cours de Sybille Orlandi

Présentation de Sybille Orlandi sur le blog de recherche

Ancienne étudiante à l’École Normale Supérieure de Lyon, agré­gée de Lettres Modernes. Actuellement doc­to­rante contrac­tuelle à l’uni­ver­sité de Lyon II Lumière, sous la direc­tion de Dominique Carlat.
Sibylle Orlandi pro­pose une appro­che sémio­ti­que des œuvres qui arti­cu­lent, au XXe siècle, son, image et langue. Elle a consa­cré ses deux mémoi­res à l’œuvre poé­ti­que et plas­ti­que de Gherasim Luca, poète apa­tride qui a élu domi­cile à Paris en 1952 après avoir quitté la Roumanie. Le pre­mier tra­vail de recher­che, consa­cré à l’opa­ci­fi­ca­tion du signe dans les écrits fran­çais de Gherasim Luca, posait la ques­tion de l’arti­cu­la­tion entre visi­bi­lité et lisi­bi­lité. A partir des tra­vaux de Peirce sur le signe, il s’agis­sait d’inter­ro­ger les pro­ces­sus de pro­duc­tion et d’inter­pré­ta­tion du texte. Le second mémoire élargissait le corpus à l’œuvre plas­ti­que de Gherasim Luca : il for­mu­lait l’hypo­thèse de l’exis­tence d’un méta­dis­cours visuel. Les créa­tions qua­li­fiées par l’artiste de « cubo­ma­nies » sont cons­ti­tuées d’images d’images (Luca repro­duit et mas­si­cote des toiles célè­bres de l’his­toire de l’art occi­den­tal).
La thèse de Sibylle Orlandi se pro­pose de pro­lon­ger ces études afin de mettre en évidence la rela­tion du corps et du signe dans ce que nous pour­rions appe­ler, au XXe siècle, les œuvres hybri­des (c’est-à-dire arti­cu­lant plu­sieurs sup­ports). La pro­duc­tion de Gherasim Luca nous invite à inter­ro­ger la place du corps dans les pro­ces­sus de pro­duc­tion et d’inter­pré­ta­tion. Ce corps est mul­ti­ple : c’est le corps lisant (pen­dant ses réci­tals), le corps écrivant (l’écriture manus­crite deve­nant alors trace), mais aussi le corps du texte (au sens où on parle de corps de carac­tère typo­gra­phi­que). Nombre de créa­tions au XXe siècle enga­gent les mêmes ques­tions : on pense à Christian Dotremont et ses logo­gram­mes, à Antonin Artaud, mais aussi aux œuvres regrou­pées par Jacques Donguy sous le terme de poésie expé­ri­men­tale (poésie concrète, poésie sonore, poésie visuelle).
On peut lire sur ce carnet de recherche un article de Sybille Orlandi : "Le corps hors du corps : sur un récital de Ghérasim Luca filmé par Raoul Sangla"
http://cmdr.ens-lyon.fr/spip.php?article87

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