vendredi 19 février 2010

Séminaire à la MRSH, Université de Caen, 4 mars 2010


Séminaire LASLAR

« Textes, Images, Représentations »

4 mars 2010

16 h 30 – 19 h 00


Serge MARTIN

Les cubomanies et les ontophonies de Ghérasim Luca : « la survivance des lucioles » quand « la proie s’ombre »…


Université de Caen

Salle des thèses – Bât. MRSH

Serge Martin

Les cubomanies et les ontophonies de Ghérasim Luca :

« la survivance des lucioles » quand « la proie s’ombre »…

Le poète et artiste Ghérasim Luca (1913-1994) a mené de front une œuvre poétique que je désigne par le dernier titre posthume de ses œuvres des « ontophonies » et une œuvre plastique dont les « cubomanies » constituent l’invention centrale depuis au moins 1944. J’ai déjà eu l’occasion lors du vernissage d’une de ses expositions (médiathèque de Bordeaux, novembre 2008[1]) de montrer le continu d’une œuvre à l’autre, des ontophonies aux cubomanies, non sous le procédé du « bégaiement » repris par beaucoup depuis la remarque rapide de Deleuze mais par et dans une « autodétermination » volubile pleine de retenue, qui réalise une éthique en poème visible/audible :

en désespérant

le désespoir en le maintenant

fiévreusement dans une position pessimiste

illimitée mais perpétuellement voluptueuse devant l’amour (L’inventeur de l’amour, p. 100)

J’aimerais maintenant confronter deux lectures, celle d’un seul livre de Luca, La Proie s’ombre (Corti, 1998, 2e édition) qu’accompagneront quelques cubomanies prises au catalogue de l’exposition itinérante de 2008-2009 (Cahiers de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables d’Olonnes, n° 110), et celle du dernier livre de Georges Didi-Huberman, Survivance des lucioles (Minuit, 2009) où « le philosophe prend ses distances avec Pasolini et Agamben » (Libération, 29 octobre 2009)…

Il s’agira donc d’observer au plus près de l’un à l’autre, l’un par l’autre, comment le voir/écrire invente dans l’infime – ce que certaines sémiotiques phénoménologiques ne semblent pas permettre de voir – autant de subjectivations qu’il y a encore de lucioles – mais les lucioles ne forment-elles pas parfois de belles constellations (Adorno)…–, et de tenter de formuler l’hypothèse que c’est l’infime qui fait le cœur d’un voir/écrire le plus vivant surtout quand « la proie s’ombre » (après la « solution finale », la bombe H… et tous les « CRIMES SANS INITIALES »).

[1] « S’asseoir sans chaise avec les cubomanies et les ontophonies de Ghérasim Luca », Diérèse, revue trimestrielle de poésie & littérature, n° 46, Ozoir-la-Ferrière, automne 2009, p. 171-186.

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